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Volodia Grunberg

Vladimir Grunberg est le fils de Youli Grunberg et de Marie Gindus. Son père était un enfant adopté originaire de Hongrie qui tomba amoureux de sa future femme et la suivi jusqu'en Russie. D'abord comptable, il devint ensuite directeur de la gazette littéraire Niva et des éditions Marx qui publièrent les livres de nombreux écrivains qui devinrent célèbres dont ceux de Tolstoï. Vladimir, ou Volodia, est le plus jeune d'une fratrie de six.

La famille Grunberg en 1900

Photo famille manago

Sur cette photo de la famille Grunberg, Vladimir est assis sur les genoux de son père. Au premier rang à gauche, se trouve sa sœur Isabella, restée en Russie, dont le peintre Serov amoureux d'elle (mais sans succès) dessinera le portrait. Devant au centre se trouve son frère Eugène qui émigrera à Paris et deviendra impresario de ballets. A droite, se trouve sa sœur Elisaveta, épouse Metzel, qui émigrera à Berlin puis à Paris et qui est la mère du danseur étoile de l'opéra de Paris Youli Algaroff. Au second rang à droite de Youli Grunberg se trouve sa femme Marie Gindus. Au troisième rang à gauche, se trouve son frère Emile, maire d'un petit village de crimée qui épousa la baronne Olga de Wrangell et fut assassiné dans un guet-apens. La tête appuyée sur l'épaule d'Emile, sa sœur Ludmila qui épousera Dimitri Rachmanoff. Ce dernier se trouve sur la photo au dernier rang à droite car à l'époque lui et Ludmila étaient seulement fiancés et qu'il n'était pas convenable qu'ils se trouvent côte à côte sur la photo. Enfin, à droite de Ludmila se trouve sa tante Anna Grigorievna Gindus dont Serov fit le portrait en 1910 qui est aujourd'hui exposé au musée national des beaux arts Belarus à Minsk. Anna Gindus était une créatrice de mode très connue à Saint Pétersbourg.

Durant l'automne 1918, Volodia Grunberg fait la connaissance de Ekaterina Riasanoff qui deviendra sa femme. Volodia lui parle souvent de sa famille qui compte de nombreux artistes et musiciens. Leur rencontre dans l'atelier d'architecte, son arrestation et sa libération pour avoir chanté des chants anti-soviétiques, la naissance de leur fille Marianne puis leur fuite de Russie pour l'Allemagne puis la France est raconté dans la biographie de cette dernière.

Arrivés à Paris, Volodia, Katia et Marianne s'installent dans un grand appartement de la rue Boucicaut avec d'autres membres de la famille. Pour gagner sa vie Volodia incruste des pierres précieuses dans des boites à cigarettes pour Cartier avec l'aide d'Andreï, le frère de Katia. Ce dernier est chargé de découper les décors de nacre à la scie. Ce matériau fragile se casse fréquemment et il faut tout recommencer. De son côté Katia joue le mannequin avant de devenir femme de ménage. La famille se lie d'amitié avec madame Guemand professeur de lettres classiques et modernes qui habite leur immeuble et recommande pour Marianne une toute petite école privée installée dans un appartement. Pour entrer à l'école communale, il faut trop de papiers et de démarches compliquées. Lorsque Marianne entre dans cette petite école à l'âge de six ans elle ne connaît que les rudiments de français enseignés par leur voisine. Un jour en classe au lieu de dire « exposition,» elle dit « explosion,» déclenchant les rires moqueurs de ses camarades. Toute sa vie, Marianne s'est souvenue avec gratitude de la réaction astucieuse de son institutrice. Cette dernière demande à la fillette de dire un mot en russe qu'elle fait ensuite répéter à ceux qui étaient les plus prompts à rire. Ils sont bien incapables de prononcer le mot en question et c'est au tour de Marianne de s'amuser de cette bonne leçon.

Le 6 août 1931 nait son fils, baptisé Youlik en souvenir de son illustre grand-père, à Neuilly sur Seine. A cette époque, grâce à son frère Genia (Eugène), qui évolue dans le monde de la danse, Volodia réalise les graphismes pour les programmes de ballet et pour un magazine consacré à la danse.

Lorsqu'en 1933, Genia décide de partir à Nice pour y tourner « les Misérables », il persuade son jeune frère de le suivre avec femme et enfants, lui promettant un emploi de figurant dans le film. Après avoir fait de la figuration, Volodia est engagé comme violoncelliste dans un orchestre folklorique qui anime les soirées de l'Hôtel Beaurivage. Mais cet emploi ne dure que l'été ; le reste de l'année la valse des petits boulots reprend. La famille passe deux années à Nice. C'est peut-être pour la scolarité de Marianne, qui déteste carrément son lycée où elle se fait peu d'amies, que la famille - dont la situation financière ne s'est guère améliorée - décide de regagner Paris.